Un récent rapport du Wall Street Journal révèle que de nombreuses universités aux États-Unis ont dépensé sans compter pour de nouveaux bâtiments et programmes, tout en faisant porter le fardeau financier à leurs étudiants.
L’analyse des états financiers de 50 universités phares remontant à 2002 montre que les dépenses ont augmenté de 38% en tenant compte de l’inflation. Ces établissements ont pu se permettre ces projets en augmentant considérablement les frais de scolarité pour les étudiants.
L’ancien chancelier de l’Université de Caroline du Nord, Holden Thorp, décrit ces universités comme « dévorant de l’argent » et insiste sur la nécessité pour elles de se concentrer sur leurs véritables priorités et missions.
Le rapport met également en évidence les importantes réductions des financements publics qui ont contribué à la hausse des frais de scolarité. Entre 2008 et 2018 seulement, les financements publics globaux pour les universités publiques de deux et quatre ans ont diminué de 6,6 milliards de dollars en tenant compte de l’inflation. De plus, le financement public de l’enseignement supérieur a diminué de 6% dans 37 États entre 2020 et 2021.
En conséquence de ces coupes budgétaires, les universités sont confrontées à deux choix : réduire les commodités et les programmes ou augmenter les frais de scolarité. De nombreuses universités ont choisi cette dernière option et ont constaté une augmentation de 64% des revenus des frais de scolarité et des frais des étudiants de premier cycle et des cycles supérieurs par rapport à il y a 20 ans.
Cependant, réduire les commodités et les programmes peut rendre les universités moins attractives pour les étudiants plus aisés, qui paient souvent le plein tarif des frais de scolarité. Afin de continuer à attirer ces étudiants, les universités ont investi des milliards de dollars dans des projets de construction, ce qui a entraîné une dette importante.
L’Université de l’Oklahoma est citée en exemple, empruntant des centaines de millions de dollars pour des améliorations de bâtiments et de nouveaux dortoirs, tout en augmentant les frais de scolarité de 166% depuis 2002. L’université a également dépensé 14,3 millions de dollars pour un monastère du XVIIIe siècle en Italie pour son programme d’études à l’étranger.
Le coût croissant des frais de scolarité et des frais universitaires est un facteur majeur contribuant à la crise de la dette étudiante en Amérique. Actuellement, plus de 43 millions d’Américains doivent un total de 1,6 billion de dollars de prêts étudiants. Les étudiants se retrouvent maintenant avec le fardeau de rembourser ces prêts, les paiements ayant repris le 1er octobre.
Il est important que les universités réévaluent leurs priorités en matière de dépenses et trouvent un équilibre entre la fourniture d’une éducation de qualité et la gestion efficace des coûts. Ce n’est qu’en abordant ces problèmes que le coût croissant de l’éducation pourra être maîtrisé.