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    La Bataille pour la Vente de Marijuana sur les Terres Tribales: Naviguer entre la Souveraineté Tribale et la Juridiction de l’État

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    Nov 20, 2023
    La Bataille pour la Vente de Marijuana sur les Terres Tribales: Naviguer entre la Souveraineté Tribale et la Juridiction de l’État

    Dans un récent incident, les autorités du Minnesota ont confisqué sept livres de cannabis et 3 000 dollars en espèces dans le magasin de tabac de Todd Thompson lors d’une descente menée juste un jour après que la marijuana récréative ait été légalisée dans l’État. Thompson, membre de la Nation des White Earth, estime qu’il n’est pas obligé d’obtenir la permission de l’État pour vendre de la marijuana sur les terres tribales. Il affirme que la constitution de la tribu Minnesota Chippewa et les traités américains avec les Ojibwés lui accordent ce droit. Cette affirmation audacieuse de la souveraineté tribale a suscité un débat sur les limites de la juridiction de l’État et des autorités tribales.

    Bien que le magasin de tabac de Thompson n’ait pas de permis de l’État et le consentement du conseil tribal, qui avait récemment approuvé l’utilisation adulte du cannabis, lui et quatre autres membres tribaux ont ouvertement fait de la publicité pour la vente de marijuana sur les réseaux sociaux, invitant les clients à visiter le magasin. Ce geste audacieux a incité les forces de l’ordre à agir, ce qui a entraîné la descente et la saisie subséquente.

    Thompson voit cette descente comme un acte de représailles d’un conseil tribal cherchant à maintenir son monopole sur la vente légale de marijuana. Cependant, le conseil tribal nie toute implication, affirmant que la police tribale a simplement aidé les forces de l’ordre du comté lors de l’opération.

    Les complexités juridiques entourant l’affaire de Thompson sont enracinées dans la distinction entre les infractions pénales et civiles en vertu de la loi de l’État. Le Minnesota a le pouvoir de poursuivre les infractions pénales, mais pas les infractions civiles commises par des membres tribaux dans certaines réserves comme celle des White Earth, selon la loi publique 280. Déterminer si les actions de Thompson constituent une infraction criminelle ou civile sera crucial pour décider de la juridiction de l’État dans cette affaire.

    L’arrêt de la Cour suprême des États-Unis de 1987, California v. Cabazon Band of Mission Indians, a établi que si une loi de l’État vise à interdire certains comportements, elle relève de la loi publique 280. Cependant, si la loi de l’État permet le comportement soumis à une réglementation, il doit être considéré comme civil/réglementaire. Comme les lois du Minnesota autorisent la vente de marijuana à partir du 1er août, il semble que l’État relève de la catégorie civile/réglementaire.

    Néanmoins, l’État peut toujours engager des poursuites pénales si le comportement viole l’intérêt public. Dans une affaire de 1997 concernant la consommation d’alcool par des mineurs, la Cour suprême du Minnesota a jugé que les intérêts de l’intérêt public peuvent permettre des poursuites pénales, même si la juridiction tribale est concernée. Dans le cas de Thompson, il prétend n’avoir vendu qu’à des adultes, ce qui pourrait poser un défi aux procureurs s’ils décident de poursuivre l’affaire.

    Engager des poursuites contre Thompson pour vente de marijuana sans licence soulève des préoccupations politiques. Les réformes légales récentes de l’État concernant le cannabis visent à aborder les problèmes de justice raciale et à s’éloigner des mesures punitives. Poursuivre un homme amérindien pour une telle infraction pourrait être perçu comme régressif et contraire à l’esprit des nouvelles lois.

    Alors que cette bataille juridique se déroule, elle met en évidence la relation complexe entre la juridiction de l’État et la souveraineté tribale. L’issue de l’affaire de Thompson aura des implications considérables, non seulement pour la vente de marijuana sur les terres tribales, mais aussi pour le débat plus large sur les droits tribaux et l’autonomie gouvernementale.

    FAQ

    1. Les membres tribaux peuvent-ils vendre de la marijuana sur les réserves sans permis de l’État ?
    Bien qu’il y ait un débat en cours, les membres tribaux peuvent revendiquer leurs droits de vendre de la marijuana sur les réserves en se basant sur la souveraineté tribale et les traités historiques conclus avec le gouvernement américain. Cependant, la question de la juridiction reste une question légale complexe.

    2. Todd Thompson avait-il le consentement du conseil tribal pour vendre du cannabis ?
    Non, Thompson n’avait pas le consentement du conseil tribal, qui avait récemment approuvé l’utilisation adulte du cannabis et établi un établissement géré par la tribu pour la culture de la marijuana.

    3. Pourquoi aucune accusation n’a-t-elle été portée contre Thompson ?
    Aucune accusation n’a encore été portée car l’affaire fait l’objet d’une enquête. Les autorités doivent déterminer la juridiction et si le comportement constitue une violation criminelle ou civile.

    4. Quelle est la signification de la loi publique 280 ?
    La loi publique 280 détermine les pouvoirs de l’État pour poursuivre les infractions pénales commises par des membres tribaux dans des réserves spécifiques. Elle ne donne pas autorité sur les violations civiles.

    5. En quoi l’affaire de 1987 de la Cour suprême, California c. Cabazon Band of Mission Indians, est-elle liée à cette question ?
    Cette affaire a établi une distinction entre les lois étatiques prohibitives et réglementaires. Si une loi de l’État permet une conduite soumise à réglementation, elle relève de la juridiction civile/réglementaire. Étant donné que le Minnesota autorise la vente de marijuana, cela suggère une juridiction civile/réglementaire.

    6. Pourquoi pourrait-il être politiquement problématique de poursuivre Thompson ?
    Poursuivre Thompson pour vente de marijuana sans licence pourrait être perçu comme contradictoire avec les réformes récentes de l’État visant à aborder les problèmes de justice raciale et à s’éloigner des mesures punitives. Cela pourrait être perçu comme discriminatoire et régressif, notamment compte tenu de son identité amérindienne.